Portraits de l’Assemblée
Katerina
« C’est à nous, adultes, de faire mieux »
Katerina n’avait pas imaginé faire sa vie ailleurs qu’en Grèce ; la Belgique devait être une simple parenthèse le temps, pour la jeune étudiante, d’achever son doctorat en chimie. Elle pose finalement ses valises à Bruxelles en 2006 par amour. « Mes choix de vie ont toujours déterminé mes choix de travail… et non l’inverse » dit-elle en souriant. A 47 ans, Katerina vit aujourd’hui à Jette avec ses deux filles.
Cette incorrigible optimiste a totalement changé de carrière. Ses grossesses l’ont éloigné du monde de la recherche. Qu’à cela ne tienne, elle se réinvente et travaille désormais au service presse du Conseil économique, social et environnemental européen et suit, pour l’institution, les sujets touchant au gaspillage alimentaire, au développement durable, à l’intelligence artificielle, à l’alimentation biologique etc.
Katerina est littéralement emballée par la démarche participative de l’Assemblée citoyenne pour le climat. Pourtant, c’est sa fille cadette qui a ouvert le courrier l’informant avoir été tirée au sort. Très curieuse, c’est aussi du haut de ses 10 ans qu’elle affirme : « maman, ça vaut la peine de le faire » …et de remplir, à sa place, le formulaire d’inscription sur la plateforme ! Ses deux filles sont aujourd’hui hyper fières de leur maman et suivent l’avancée des travaux. « Je recommande ce genre de démarche à 100% (…) au CESE, nous avions suivi la Conférence sur l’avenir de l’Europe et j’avais trouvé que les citoyens avaient peu de temps pour répondre à des sujets extrêmement larges ».
Ce qu’elle apprécie avec l’Assemblée, ce sont ces temps privilégiés pour discuter en petits groupes. Même si « le gouvernement n’en fait rien, l’opportunité de réunir 100 personnes aux background différents, qui s’engagent à réfléchir et à construire leurs recommandations, est déjà un grand pas pour faire avancer notre société ». Apprendre à s’écouter, débattre des désaccords mais « toujours dans le respect » sont les ingrédients qui font que Katerina croit dur comme fer à l’exemplarité de ce genre de processus. Elle a été la première surprise par la « maturité politique » des participants. Etonnée aussi de l’intérêt des citoyens pour leur ville, et de l’implication des personnes âgées. Son seul regret à ce stade, c’est le manque de représentation des femmes voilées par exemple qui sont une composante de Bruxelles.
Pour Katerina, l’Assemblée citoyenne pour le climat sera réussie si toutes les recommandations font preuve de justice sociale. Son souhait pour l’avenir ? « Que les enfants n’aient pas peur et ne portent pas sur leurs épaules le poids de nos responsabilités. C’est à nous, adultes, de faire mieux ».