Portraits de l’Assemblée
Annarita
« C’est ma plus belle expérience de l’année »
Annarita est une femme engagée qui communique son ardeur à changer le monde. A 37 ans, elle a déjà vécu dans quatre pays différents. Originaire de Bari, la capitale des Pouilles dans le sud de l’Italie où elle a étudié les ressources humaines, elle s’expatrie en Islande un an, puis en France avant de se poser en Belgique où elle habite et travaille depuis 7 ans.
Journaliste musicale, bénévole à la radio, elle reprend ses études à distance et finira par dégoter un stage dans une institution internationale à Bruxelles… qui se transforme en job pendant trois ans. Aujourd’hui, Annarita travaille pour une institution européenne.
Dans la capitale, Annarita a habité à Saint-Josse où elle ne sentait pas totalement en sécurité. C’est pourquoi, elle a choisi de déménager dans le centre-ville, à Sainte-Catherine où elle est très heureuse et « même si c’est le bordel, on peut créer une connexion avec le voisinage. Le quartier est dynamique, vivant, je ne veux pas en bouger ! ». Multilingue, elle a commencé à apprendre le néerlandais pour s’intégrer pleinement à cette ville « très welcoming » comme elle dit.
Quand elle reçoit la lettre qui lui annonce sa sélection pour participer à l’Assemblée citoyenne pour le climat, elle la colle sur son frigo, appelle pour se renseigner et n’hésite pas une seule seconde « j’ai toujours été très active dans les associations en Italie, j’ai participé à des missions locales dans les quartiers difficiles, fait du bénévolat auprès des personnes âgées (…) et mon voyage en Islande a complètement bouleversé mon rapport à la nature ».
Le sujet de l’habitat et du climat a aussi été un facteur motivant, parce que les locataires sont toujours lésés et que le sujet de la justice sociale est primordial pour Annarita et parce qu’elle est convaincue que « chaque action individuelle peut avoir une influence sur le quotidien des gens du monde » et qu’il faut dépasser ses intérêts individuels. A-t-elle des regrets ? Non. Elle a apprécié échanger avec des femmes et de hommes qui lui ont fait « don » de leur histoire. Elle questionne toutefois le temps, et se dit qu’il aurait fallu sans doute un peu de plus de jours pour approfondir certains points, et avoir une connaissance plus fine des institutions politiques. Pour la suite, Annarita s’est engagée dans le « comité de mise à l’agenda », c’est-à-dire qu’elle fait partie des citoyennes et citoyens chargé-e-s de définir la prochaine thématique de l’Assemblée. Ce petit groupe a rencontré des personnes de différentes administrations, et travaillé à partir de sujets identifiés par des actrices et acteurs du territoire.
Quoiqu’il en soit, Annarita pense l’étape d’après, et rêve pourquoi pas d’études de botanique, de la création d’une « urban jungle », d’ateliers pour enfants mais aussi d’insertion pour anciens détenus… Gonflée à bloc par l’énergie du collectif, elle se sent plus motivée que jamais « avant je me sentais de passage. Pour la première fois, je me sens citoyenne à Bruxelles et totalement engagée en tant que tel. C’est ma plus belle expérience de l’année 2023 ».