Gaspillage, réduction de la viande… quelles sont les priorités citoyennes ?

L’Assemblée citoyenne pour le climat entame sa dernière ligne droite. Lors de la 3e et avant dernière session, les participantes et participants ont eu un retour sur leurs priorités d’action : manger local et de saison, consommer moins de viande et moins gaspiller.

(c) Bryapro

Ces thèmes ont émergé pendant la 2e session quand les citoyennes et citoyens ont rencontré pas moins de 20 intervenantes et intervenants embrassant le spectre de la chaîne alimentaire, du réseau des GASAP à la chaîne de supermarchés Colruyt en passant par l’association Groot Eiland, les cuisines de quartier, les épiceries coopératives et la Fédération unie de groupements d’éleveurs et d’agriculteurs. C’est souvent dans ces moments confrontant préoccupations et réalités de terrain que des aspirations et des envies de changement s’expriment : alternatives à la viande, consommation responsable, rôle exemplaire de la grande distribution dans la chaîne alimentaire, approvisionnement de Bruxelles, justice sociale…

Pour revenir à l’avant dernière session et sans dévoiler le contenu d’un avis qui n’est pas finalisé, voici quelques éléments partagés par Solène Sureau, chercheuse à l’ULB et membre et bénévole du réseau des GASAP (Groupes d’Achat Solidaires de l’Agriculture Paysanne) et Joëlle Van Bambeke, chef de département et coordinatrice de la stratégie Good Food chez Bruxelles Environnement.

  • Toute la chaîne alimentaire mondiale pèse pour un tiers des émissions de CO2. Les deux-tiers de ces émissions sont rejetées avant la sortie du produit de la ferme. La transformation et le transport comptent pour 20% et la phase finale (magasin et assiette) pour 13%. Lutter contre le gaspillage dans toute la chaîne de production est un levier important pour lutter contre le dérèglement climatique.
  • Le « bio » génère autant (voire plus) d’émissions de gaz à effet de serre par kilo produit que le non bio car elle a de moins bons rendements. Par hectare en revanche, elles sont inférieures. Si toutes les surfaces étaient converties au bio, on aurait donc moins d’émissions de GES, mais on ne pourrait pas nourrir tout le monde.Pour permettre un passage au bio plus important (dont les produits sont meilleurs pour la santé) et atteindre les objectifs climatiques, il faudrait avoir un régime moins carné.

     

  • Les émissions de gaz à effet de serre proviennent essentiellement des animaux et de leurs déjections, des engrais azotés (production et épandage) utilisés par l’agriculture conventionnelle et enfin de l’énergie fossile consommée sur la ferme (carburant pour les machines et pour chauffer les bâtiments). Il faut savoir que la Belgique exporte beaucoup de viandes et en produit deux fois plus qu’elle n’en consomme. duire la consommation de viande est donc un levier majeur. En Belgique, l’objectif est de la réduire de 50% d’ici 2050.

Les citoyennes et citoyens ont vu juste. Ils peaufinent actuellement leurs recommandations pour que leurs propositions puissent avoir un impact sur la stratégie gouvernementale. Lors du dernier rendez-vous de décembre, ils finaliseront et voteront leur avis collectif.